Les recherches scientifiques mettent de plus en plus en évidence les impacts sanitaires possibles des bâtiments. Elles ont notamment permis d’évaluer et de caractériser les émissions de polluants par les matériaux ainsi que les risques sanitaires associés. Parmi ces polluants, les composés organiques volatils (COV) font partie des plus préoccupants de par leur forte volatilité et leurs impacts sanitaires. Deux études parues ces derniers mois montrent les intérêts des matériaux écologiques pour réduire les impacts sanitaires des bâtiments. 

La première, parue en avril 2020 dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health, a montré les intérêts de l’emploi de matériaux biocomposites aussi bien au niveau sanitaire qu’au niveau environnemental. Les chercheurs ont comparé les émissions de COV par un matériau conventionnel à base de pétrole et par un matériau biocomposite. Ils ont ainsi constaté que le remplacement du premier par le second permettait une réduction notable des concentrations intérieures en COV.

La seconde étude, parue en juillet 2020 dans la revue Energy and Buildings, a établi des conclusions similaires. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont comparé des matériaux d’isolation conventionnels et des matériaux d’isolation écologiques. Cette comparaison leur a permis de constater que plusieurs matériaux d’isolation naturels offraient non seulement de bonnes performances thermiques, mais aussi une diminution des concentrations intérieures en polluants. La laine de mouton, notamment, s’est démarquée par ses performances isolantes et sa faible toxicité.

Dans l’optique d’une meilleure maîtrise des risques sanitaires liés aux matériaux de construction, l’Union Européenne travaille sur une optimisation et une harmonisation de la réglementation encadrant leurs émissions de COV. Un article paru en août dans la revue International Journal of Hygiene and Environmental Health a décrit ces travaux et leur avancement. L’article détaille le travail de dix pays européens sur des critères de classification des matériaux en fonction de leurs émissions de COV, les progrès en matière d’harmonisation de la réglementation ainsi que les actions mises en œuvre par l’Allemagne pour une meilleure gestion des risques sanitaires au sein des bâtiments.

Références :

Khoshnava M. S., Rostami R., Mohamad Zin R. et al., 2020 : The Role of Green Building Materials in Reducing Environmental and Human Health Impacts. [En ligne]. International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 17, n°7.
https://doi.org/10.3390/ijerph17072589

Ortiz M., Itard L., Bluyssen P. M., 2020 : Indoor environmental quality related risk factors with energy-efficient retrofitting of housing: A literature review. [En ligne]. Energy and Buildings, vol. 221.
https://doi.org/10.1016/j.enbuild.2020.110102

Scutaru A. M., Witterseh T., 2020 : Risk mitigation for indoor air quality using the example of construction products – efforts towards a harmonization of the health-related evaluation in the EU. [En ligne]. International Journal of Hygiene and Environmental Health, vol. 229.
https://doi.org/10.1016/j.ijheh.2020.113588

Gestion des risques sanitaires dans les bâtiments : cas des matériaux écologiques

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