Cette étude de l’ADEME avait pour objectif d’évaluer l’efficacité des matériaux adsorbants en matière de purification de l’air. Les matériaux adsorbants sont une catégorie de matériaux dépolluants (aussi appelés matériaux purificateurs d’air). L’étude AIMANT visait donc à évaluer dans quelle mesure ces matériaux permettent une amélioration de la qualité de l’air intérieur (QAI). Six polluants ont été observés : le formaldéhyde, l’acétaldéhyde, l’hexaldéhyde, le d-limonène, le toluène et l’acétone.
L’étude AIMANT a été réalisée au moyen de deux techniques d’expérimentation. En premier lieu, des tests en chambre environnementale ont été conduits pour caractériser les performances intrinsèques de six matériaux adsorbants en fonction de diverses conditions environnementales. En second lieu, les chercheurs ont réalisé des simulations avec un modèle simplifié. Ce second type d’expérimentation avait pour but d’évaluer dans quelle mesure les matériaux adsorbants étaient efficaces. En d’autres termes, il s’agissait d’évaluer pendant combien de temps ces matériaux étaient capables d’absorber les polluants présents dans l’air.
Les matériaux adsorbants considérés dans le cadre de l’étude se sont montrés particulièrement efficaces pour la maîtrise des concentrations de formaldéhyde. Trois des six matériaux observés ont permis de réduire d’au moins 50% les concentrations intérieures de ce polluant. C’est donc pour le formaldéhyde que ces matériaux se sont avérés les plus efficaces. Un des matériaux observés permet l’adsorbtion de l’acétaldéhyde et semble aussi efficace pour l’hexaldéhyde, mais ce dernier point n’a pas pu être clairement démontré.
Cependant, la purification de l’air n’est que temporaire. Les matériaux adsorbants de type plaque de plâtre ne sont efficaces qu’une dizaine d’années au maximum. Lorsque les concentrations de formaldéhyde sont élevées et que le renouvellement d’air est insuffisant, par exemple, ces matériaux ne sont efficaces que quelques années. Pour les peintures adsorbantes, la durée d’efficacité est encore amoindrie : seulement quelques mois à une année environ. La durée d’efficacité est d’ailleurs bien inférieure à ce qui est annoncé par les fabricants.
A l’issue de cette étude, les chercheurs conseillent de mener des tests normalisés dans des conditions plus proches de la réalité. Cela permettrait de mieux évaluer l’efficacité des matériaux adsorbants. De plus, pour les chercheurs, la normalisation devrait proposer une mesure quantitative de la capacité d’adsorption chimique des matériaux. Cette étude donne des perspectives pour faire évoluer les normes ciblant les matériaux adsorbants.
Retrouvez l’étude sur https://www.ademe.fr/maitrise-qualite-lair-materiaux-adsorbants.