Objet de l’étude
Des chercheurs ont mesuré pendant un mois au cours du printemps 2018 les concentrations en radon dans une école portugaise basse consommation. Celle-ci avait récemment fait l’objet d’une rénovation et ne disposait pas de système Chauffage Ventilation Climatisation (CVC). Les chercheurs ont évalué l’influence de variables telles que l’occupation, la localisation des pièces ou encore les stratégies de ventilation à l’œuvre. L’objectif final de l’étude était d’estimer le risque d’exposition au radon dans les bâtiments basse consommation.
Des concentrations en radon préoccupantes
Avec une approche purement réglementaire, en considérant la limite de 300 Bq/m3 fixée par la législation portugaise (similaire dans la réglementation française) pour le radon, 46% des pièces présentaient des concentrations en radon associées à un risque sanitaire élevé. Cependant, en considérant les recommandations du Centre International de protection radiologique concernant l’exposition au radon, presque toutes les pièces (93%) présentaient des concentrations préoccupantes.
La problématique de l’exposition cumulée
De plus, les chercheurs soulignent que l’étude ne tient pas compte de l’éventuelle exposition cumulée. En effet, le radon peut également être présent dans l’air intérieur du domicile des occupants. Les risques sanitaires sont alors encore plus importants. Les auteurs précisent aussi que leurs constats ne sont valables que pour des scénarios similaires à celui de cette école. Ils ne peuvent ainsi s’appliquer qu’à des bâtiments aux faibles dépenses énergétiques pour le confort thermique et le renouvellement d’air.
Une problématique qui concerne aussi l’habitat
Les chercheurs font aussi le parallèle avec une autre étude qu’ils ont réalisée. Cette étude portait également sur les concentrations intérieures en radon, mais cette fois au sein de logements portugais. Elle avait aussi montré qu’en cas de renouvellement d’air inadéquat, les concentrations en radon explosaient. Elles pouvaient ainsi dans ce cas excéder considérablement la limite de 300 Bq/m3. Dans le cas de l’école, les mesures ont permis d’observer que la seule et unique pièce où les concentrations en radon étaient inférieures à 200 Bq/m3 était la plus ventilée, qui disposait de grilles d’aération. L’étude évoquée et le présent travail témoignent de l’importance de l’installation de systèmes permettant un renouvellement d’air suffisant. Ceux-ci sont essentiels pour maîtriser les risques sanitaires associés au radon, tels que le cancer du poumon.
Références : Curado A., Silva J. P., Lopes S. I., 2020 : Radon risk assessment in a low-energy consumption school building: A dosimetric approach for effective risk management. [En ligne]. Energy Reports, vol. 6, p. 897-902. Disponible en libre-accès sur https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352484719312739