La qualité de l’air dans ces bâtiments est une question d’autant plus importante que les personnes âgées passent en moyenne 80% de leur temps en intérieur. Or, le plus souvent, les personnes âgées occupent des logements trop petits ou présentant une qualité de l’environnement intérieur insuffisante. Ces facteurs peuvent contribuer au développement d’une fatigue chronique ou d’autres pathologies diverses.

Afin de caractériser l’environnement intérieur dans lequel vivent les personnes âgées ainsi que les éventuels risques sanitaires liés, une campagne de mesures a été réalisée pendant plusieurs saisons. Les mesures ciblaient la température, l’humidité relative et les concentrations de dioxyde de carbone. Ces trois paramètres ont fait l’objet d’une attention particulière car ils représentent des indicateurs de la présence de polluants de l’air. Tous les logements observés disposaient d’un système de ventilation naturelle, soit le type de ventilation le plus courant en Espagne.

Les mesures ont permis de constater que les personnes âgées étaient souvent exposées à des concentrations de dioxyde de carbone trop élevées. Ces concentrations dépassaient fréquemment les 2 000 ppm, en sachant que la valeur limite recommandée est de 900 ppm en Espagne. Pour comparaison, en France les valeurs limites de CO2 normatives ou réglementaires varient de 1 000 à 1 500 ppm selon le cas. De plus, les chercheurs ont constaté que les températures dans les logements se situaient la plupart du temps en dehors de la fourchette de confort (c’est-à-dire de 22°C à 26°C).

Les concentrations excessives de CO2 constatées s’expliquent par le fait que, comme le soulignent les chercheurs, le renouvellement d’air dans les logements repose uniquement sur l’aération et l’infiltration d’air. Cela est insuffisant pour conserver des concentrations de CO2 acceptables. De plus, les températures insuffisantes dans ces logements dissuadent leurs occupants d’aérer lors des périodes les plus froides, ce qui favorise les pics de CO2.

Néanmoins, l’étude a permis d’observer que rien que l’ouverture ou la fermeture d’une porte pendant la nuit pouvait influer sur les concentrations de CO2. Les chercheurs conseillent ainsi de formuler de bonnes pratiques à destination des occupants de logements disposant d’un système de ventilation naturelle. En plus de ces bonnes pratiques, les chercheurs suggèrent d’autre part d’envisager une rénovation des systèmes de ventilation de ces logements. Celle-ci permettrait d’éviter une étanchéité à l’air excessive et donc un renouvellement d’air insuffisant. Ils conseillent notamment d’ajouter en complément à la ventilation naturelle un système de ventilation mécanique. Ces recommandations s’appliquent d’autant plus aux bâtiments pour lesquels une rénovation énergétique basée sur une meilleure isolation (avec à la clé une plus grande étanchéité à l’air) est prévue.

Retrouvez l’étude (en accès payant) sur https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352710219327123


Références : Serrano-Jiménez, A., Lizana J., Molina-Huelva M. et al., 2020 : Indoor environmental quality in social housing with elderly occupants in Spain: Measurement results and retrofit opportunities, Journal of Building Engineering, vol. 30.

Qualité de l’environnement intérieur au sein de logements occupés par des personnes âgées

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