Cette revue de la littérature montre que les notions de santé et de confort restent peu étudiées, bien que les preuves des impacts sanitaires possibles de la rénovation énergétique se multiplient.
Les auteurs ont réalisé une revue des études scientifiques parues ces 5 dernières années en vue d’identifier et de vérifier les risques pour la santé et le confort des occupants liés aux bâtiments rénovés énergétiquement. Les risques ont été répartis en trois catégories : enveloppe du bâtiment, systèmes CVC et occupants.
Concernant l’enveloppe du bâtiment, la rénovation énergétique a tendance à augmenter l’étanchéité à l’air ainsi que l’isolation thermique des bâtiments. Cela peut favoriser des problèmes d’humidité, une accumulation de polluants ou encore une température trop élevée. Les systèmes CVC ainsi que les problématiques qui leur sont liées (telles que la maintenance) peuvent aussi nuire à la qualité de l’environnement intérieur.
Il apparaît que les études se focalisent principalement sur les économies d’énergies permises par la rénovation. Elles montrent d’ailleurs que la rénovation n’est pas toujours garante d’une réduction de la consommation énergétique. En cause, les comportements des occupants mais aussi les problèmes techniques.
Par comparaison, les notions de santé et de confort des occupants dans les bâtiments rénovés énergétiquement restent sous-étudiées. Une partie des études met en lumière les problèmes sanitaires (en particulier respiratoires, cutanés et oculaires) que la rénovation énergétique peut favoriser.
Les auteurs recommandent une meilleure prise en compte des comportements, besoins et préférences des occupants, mais aussi de développer une approche davantage interdisciplinaire qui engloberait et croiserait bâtiments, systèmes CVC, occupants, santé, confort et qualité de l’environnement intérieur globale.
Références : Ortiz M., Itard L., Bluyssen P. M., 2020 : Indoor environmental quality related risk factors with energy-efficient retrofitting of housing: A literature review. [En ligne]. Energy and Buildings, vol. 221, 10 p. Disponible en open-access sur https://doi.org/10.1016/j.enbuild.2020.110102