Cet article publié sur le site The Conversation est rédigé par Frédéric Thévenet, professeur à l’Institut Mines Télécom, IMT Lille Douai et spécialiste de la qualité de l’air intérieur. L’auteur revient sur les composés volatils organiques (COV) et sur les solutions existantes pour lutter contre ce polluant.
Les COV comme le formaldéhyde peuvent provenir de sources primaires (matériaux de construction, ameublement, peintures, revêtements) ou de l’activité humaine au sein du bâtiment (cuisson, combustion, tabagisme, ménage etc.). Depuis 2012 les matériaux sont classés en France selon leurs émissions via un étiquetage obligatoire. D’autres sources d’émissions échappent donc à cette règlementation. L’IMT Lille Douai, en partenariat avec le CSTB et l’Ademe, travaille sur les émissions associés aux produits d’entretien avec la pièce expérimentale IRINA qui simule l’air intérieur pollué. Les différentes configurations possibles de cette pièce d’expérimentations permettent de recréer différentes conditions comme celle d’une pièce d’une maison en bois, d’un appartement près d’une voie rapide, d’une cabine d’avion ou encore d’un bloc opératoire. Ces conditions couplées avec des instruments de mesure permettent de tester différents mécanismes de dépollution pour lutter contre les émissions de COV.
L’approche « destructive » existe depuis plusieurs décennies. Dans cette approche on retrouve la photocatalyse qui capte les COV pour les oxyder et les transforment en molécules d’eau. Ce procédé fonctionne le plus souvent avec des technologies exploitant des ultraviolets ou du plasma froid. Les limites de ces techniques est que cela nécessite un système permettant l’alimentation en énergie des dispositifs, et une canalisation et une circulation du volume d’air traité. De plus certains dispositifs émettent d’autres polluants lors de leur utilisation. Des normes sont actuellement en cours d’élaboration, notamment à l’AFNOR, pour encadrer l’évaluation et l’utilisation de ce type de dispositifs.
Une autre solution est celle du procédé de piégeage/adsorption du polluant. Des matériaux de construction, des peintures ou encore des revêtements avec des propriétés d’adsorption peuvent ainsi capturer les COV. Deux approches existent pour ce procédé : la première capture les polluants jusqu’à devenir saturé. Cette technologie a donc une durée de vie et doit être traitée ou remplacée pour pouvoir remplir à nouveau son rôle. La seconde approche a des propriétés de piégeage « réversible » qui relâche les polluants lorsque l’aération de la pièce est en cours. Ces technologies sont actuellement toujours en cours de développement afin d’améliorer les performances afin qu’ils puissent constituer des puits de polluants.
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