Une étude scientifique parue dans le journal Science of the Total Environment s’est intéressée à l’influence d’une rénovation énergétique et de l’activité des occupants sur les concentrations de polluants dans des logements résidentiels.
Dans le cadre de cette étude, les auteurs ont effectué des relevés de polluants ciblés dans sept résidences en Suède : les particules ultrafines (PUF), les particules fines PM2,5 et le carbone noir / black carbon (BC).
Les résidences surveillées ont été occupées durant 85 % du temps mesuré. Une des informations principales relevées après les mesures est l’augmentation de l’exposition des habitants aux PUF après la rénovation. Ce résultat s’explique par une augmentation des activités des occupants à l’intérieur des logements après les travaux de rénovation. Parmi les activités citées, il y a la cuisine ou l’utilisation de bougies, ce qui induit une combustion. Une optimisation du système de ventilation et des flux d’évacuation de la cuisine pourrait permettre une évacuation efficace de ces particules générées à l’intérieur. Les auteurs indiquent que la mise en place de normes de construction plus restrictives pour les hottes d’extraction dans les cuisines pourrait améliorer la situation.
Les concentrations moyennes de PM2,5 ont diminué de 8,6 μg/m3 à 6,6 μg/m3 après rénovation. Des concentrations moyennes de 2,5 μg/m3 ont ensuite été observées durant le suivi. Les auteurs expliquent que cette diminution est liée à la mise en place de mesures durant les travaux de rénovation (bouches d’aération aux fenêtres, isolation de certains murs fissurés) mais aussi par la diminution d’activités générant des PM2,5. Tout comme les PM2,5, les concentrations intérieures de BC mesurées dépendent de l’activité des occupants citée précédemment, de l’utilisation de cigarettes et des concentrations extérieures.
Les auteurs soulignent l’importance de garder un registre précis et détaillé des activités des occupants pour garantir l’identification des sources contribuant à l’exposition aux particules. L’activité humaine est ainsi une source principale de polluants dans l’air intérieur. Une meilleure conception des entrées d’air d’alimentation par les systèmes de ventilation mécanique et la mise en place d’une évacuation d’air plus optimale dans des endroits clés comme la cuisine peuvent améliorer la situation.
Références :
Omelekhina Y., Nordquist B., Alce G., 2022 : Effect of energy renovation and occupants’ activities on airborne particle concentrations in Swedish rental apartments [En ligne] Science of The Total Environment, vol.806
https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2021.149995