Université d’été ET’Air

30 septembre 2019 & 1er octobre 2019


Synthèses des interventions

Journée 1

Session 1: Problématiques et enjeux de la QAI vus par les acteurs de la construction et de l’habitat

Point de vue du maître d’ouvrage par Cathy PACCOU-DUPONT, Cheffe du service Energie Innovation du Conseil départemental du Pas-de-Calais.

Le Conseil départemental du Pas-de-Calais a la gestion de 125 collèges (62 000 collégiens) et 242 bâtiments départementaux (3 000 agents) soit 3 millions de m3 d’air intérieur !!! A l’heure où l’air intérieur est un enjeu sanitaire majeur, le Conseil départemental doit diminuer d’ici 2030 sa facture énergétique de 40 % par rapport à 2010 : ce sont là deux enjeux antinomiques. Face à la complexité de la question du traitement d’air des bâtiments (comment concilier renouvellement d’air et performance énergétique ?), Cathy PACCOU-DUPONT a fait part des exigences auxquelles le conseil départemental est soumis et a présenté des actions déjà réalisées et leurs résultats (Par exemple : débits conformes sur 100% des opérations neuves et réhabilitées, utilisation de produits classés A+ sur le second-œuvre et le mobilier). Cathy PACCOU-DUPONT a également fait part de retours d’expériences :

  • En insistant sur l’importance de la maintenance des équipements
  • En revenant sur les choix de certains systèmes :
    • La modulation des débits en fonction du CO2 n’est pas jugée pertinente pour tous les cas de figure. Dans certains cas, il est préférable de mettre en place une modulation par détection de présence pour les classes (pourtant moins performante théoriquement que la modulation en fonction du CO2, mais plus facile à mettre en œuvre et plus robuste dans le temps).
    • La ventilation mécanique avec récupération d’énergie semble cohérente, néanmoins, il est nécessaire de veiller à ce que le bâtiment soit étanche à l’air et que les réseaux aérauliques le soient également en indiquant la difficulté d’avoir des entreprises maîtrisant correctement les aspects de l’étanchéité à l’air ;
    • En indiquant la nécessité de contrôler la conformité des matériaux par rapport au cahier des charges.

Retrouvez la présentation ici.

Point de vue des chercheurs par Jelle LAVERGE de l’Université de Gand et Benjamin HANOUNE, Chargé de recherches CNRS

Jelle LAVERGE a présenté un panorama des différents thèmes des recherches actuelles sur la QAI qui s’articulent principalement autour de deux axes :

  • Les polluants contenus dans l’air intérieur ;
  • La stratégie pour améliorer la QAI.

La température, l’humidité relative et le CO2 sont des paramètres bien connus ; leur mesure existe depuis longtemps et la technique de mesure est bien maîtrisée. Une présentation a été faite des autres polluants que l’on retrouve habituellement dans l’air intérieur sous l’angle de leur impact exprimé en “année de vie perdues pour 100 000 personnes” (indicateur DALY). Les PM2.5 et PM10 (ex. spores de moisissures, poussières de ciment) ont notamment un impact sanitaire majeur : dans le cas des PM2.5, compte tenu de la taille de ces particules fines, celles-ci pénètrent dans les poumons. Concernant l’exposition aux COV, leur impact sur la santé n’est pas linéaire : ils peuvent avoir un impact important sur la santé dès des concentrations faibles.  Les COV semi-volatils (chaînes de carbone plus longues) se comportent comme des hormones et ont donc un impact à des concentrations très basses.

Le label utilisé en Finlande pour classer des produits a été présenté : ce label permet de constater une réelle diminution des concentrations des polluants intérieurs lorsque que les produits sont certifiés. Et ainsi la ventilation doit être moins importante.

Dans le cas du renouvellement d’air, de nombreux travaux de recherche sont orientés sur les capteurs ainsi que les algorithmes utilisés pour la régulation et la modulation des systèmes de renouvellement d’air (modulation des débits, régulations des unités de ventilation, …). Concernant la récupération de calories sur l’air extrait, une étude a été menée pour évaluer la pertinence de ce procédé (par exemple utilisé dans le cas d’une VMC Double-Flux) en fonction des conditions climatiques. Une carte a été éditée sur ce sujet.

Retrouvez la présentation ici.

Benjamin HANOUNE a présenté le programme de recherche MERMAID. L’objectif de ce programme était d’avoir une caractérisation détaillée de l’air intérieur dans le cas des BBC. Avec l’évolution des bâtiments qui sont de plus en plus performants, se pose la question d’une signature / empreinte chimique spécifique en BBC ? Le projet a eu pour objet également d’analyser la QAI dans différents bâtiments et d’étudier ainsi la possibilité d’établir un modèle permettant de prédire la QAI.

Dans le cadre du projet MERMAID, la métrologie déployée a pour objectif l’analyse des polluants de l’air intérieur afin de les qualifier et les quantifier selon les 4 catégories suivantes :

  • Chimie des surfaces ;
  • Renouvellement d’air ;
  • Réactivité chimique ;
  • Émissions spécifiques (par les matériaux, hommes,…)

Les campagnes de mesures (empreinte chimique des bâtiments) montrent une grande hétérogénéité de la signature des COV dans les bâtiments : il est donc très difficile de faire des généralisations. Que faut-il prendre en compte ?

Le formaldéhyde est un des polluants qui doit être suivi (réglementation). Par exemple, dans le cas de dalles de plafond : même en fonctionnement, la ventilation est insuffisante pour abaisser les niveaux de formaldéhyde. Il faudrait ouvrir les fenêtres longtemps. Mieux vaut donc supprimer la source.

Ce projet a permis plusieurs enseignements directs et indirects, notamment :

  • Il a été observé une grande hétérogénéité des concentrations des polluants d’un bâtiment à un autre ;
  • Problème sur les mesures actuelles des polluants de l’air intérieur : celles-ci sont réalisées sur une période donnée sans distinguer le fonctionnement du système de ventilation (ventilation intermittente : en fonctionnement lorsque le bâtiment est occupé / à l’arrêt lorsque le bâtiment est inoccupé). Or, la concentration des polluants de l’air intérieur est directement impacté par le fonctionnement de la ventilation. A cela s’ajoute le fait que ce qui nous intéresse, c’est l’exposition aux polluants (lorsque le bâtiment est occupé et donc, lorsque la ventilation fonctionne) ; il faut donc privilégier les mesures en période d’occupation ;
  • L’instrumentation est complexe (où faut-il mettre les capteurs ? …).

Sur l’aspect modélisation de la QAI pour prédire celle-ci, suite au projet MERMAID, le logiciel INDALO a été développé.

Retrouvez la présentation ici.

Point de vue des experts associatifs et techniques par Françoise JADOUL d’Espace Environnement, Mariangel SANCHEZ de l’AQC et Corentin JOB de l’APPA

Habitat durable : rénovation efficiente et qualité de l’air intérieur – 2 projets européens transfrontaliers complémentaires FAI-Re et ET’Air par Françoise JADOUL, Responsable de projets, Espace Environnement.

S’appuyant sur les conclusions du projet « Les consommateurs ont la parole (2005) » visant à récolter les attentes et les craintes des maîtres d’ouvrage (MO) privés engagés dans un projet d’habitat durable, Françoise Jadoul a mis en lumière le besoin des MO de pouvoir faire appel à des professionnels formés en matière de rénovation efficiente et de qualité de l’air intérieur (QAI).

Ainsi, dans le top trois des priorités des MO figurent la qualité de l’air intérieur et les économies d’énergie. En vue de répondre à ces attentes, de part et d’autre de la frontière, deux projets européens transfrontaliers complémentaires, FAI-Re et ET’Air, mettent en œuvre des actions afin d’assurer la montée en compétences des professionnels du bâtiment et de susciter la demande des MO.

FAI-Re (www.fai-re.be) vise la rénovation efficiente via des actions de formation des professionnels et futurs professionnels du bâtiment, d’accompagnement (susciter le dialogue pro/Mo, soutenir les publics fragilisés…) et d’inspiration de tous les acteurs impliqués.

ET’Air (www.etair.eu), via un focus sur la QAI, travaille sur la validation des données QAI afin de les insuffler dans des modules de formation QAI à destination des professionnels et futurs professionnels du bâtiment et dans des outils de sensibilisation des MO et gestionnaires de logements.

Au sein de chacun de ces deux projets, on parle d’isolation, d’étanchéité à l’air des bâtiments  et de ventilation.

Retrouvez la présentation ici.

Mariangel Sanchez, après une présentation de l’AQC et de ses missions, a rappelé le contexte actuel de la QAI et de la ventilation ainsi que les différents désordres observés sur le terrain. Ont été présentés deux projets auxquels participe l’AQC : le dispositif Rex et le projet ICHAQAI.

Le dispositif Rex est une étude qualitative visant à identifier et comprendre les risques émergents, l’objectif est d’améliorer la qualité des constructions performantes et de faire progresser la filière. La montée en compétences s’appuie sur des constats de qualité et de non qualité (apprentissage par l’erreur).

Les ressources issues de ce dispositif sont :

  • Des rapports thématiques : https ://rexbp.qualitéconstruction.com. Ex : humidité dans la construction : 12 enseignements à connaitre, radon…
  • Une Malette pédagogique REX bâtiments performants (pour les formateurs).

Le contexte du programme ICHAQAI (Impact de la phase CHAntier sur la Qualité de l’Air Intérieur) est le suivant : il a été constaté une augmentation du risque fongique avec l’étanchéité à l’air plus performante des bâtiments. Les objectifs de l’étude sont :

  • de mettre en évidence les facteurs de pollution les plus problématiques en phase chantier,
  • d’établir une méthode de suivi de la QAI en phase chantier ;
  • de proposer des actions de prévention
  • de diffuser les bonnes pratiques
  • d’alimenter les recherches actuelles sur le sujet

Le projet a donné plusieurs publications :

  • Une plaquette de sensibilisation,
  • Un guide méthodologique : penser QAI en phase chantier
  • Un outil d’aide à la décision en ligne (actions filtrées en fonction du projet) avec 4 thématiques :
  • Contaminants (réduire les émissions des polluants physiques et chimiques)
  • Prévenir les risques liés à l’humidité
  • Assurer les conditions d’un renouvellement d’air de qualité en exploitation
  • Mettre en place une organisation de chantier adaptée

Les problèmes de santé liés à une mauvaise QAI sont de plus en plus fréquents. Corentin JOB, en tant que CMEI, est revenu sur les constats faits sur le terrain. Il a été rappelé le rôle d’un CMEI, Conseiller Médical en Environnement Intérieur : il intervient, sur prescription médicale, au domicile du patient souffrant de pathologie respiratoire. La visite permet de compléter le diagnostic médical en apportant au médecin des informations sur l’environnement domestique du patient et d’accompagner le malade dans sa démarche d’éviction des allergies et irritants. Retour d’expérience en Hauts-de-France.

Retrouvez la présentation de Mariangel Sanchez ici.

Retrouvez la présentation de Corentin Job ici.

Session 2 : des solutions et des retours d’expérience

La ventilation et la QAI : regards croisés franco-belge par Laurent BONNIERE de l’APPA, Salvatore VONA de l’Université de Mons et Bertrand WAUCQUEZ de VCB

Laurent BONNIERE a présenté le contexte actuel de la ventilation en France. Il a été rappelé que la ventilation est un sujet transversal qui impacte :

  • le renouvellement d’air ;
  • l’acoustique ;
  • la réglementation thermique ;
  • le réglementation de sécurité contre les risques d’intoxication au CO ;
  • la réglementation de sécurité contre les risques d’incendie ;
  • la sécurité électrique

En France, en parallèle de ces exigences réglementaires, il existe des règles de conception, dimensionnement, mise en œuvre et entretien. Ces règles sont définies dans le DTU 68-3 pour les techniques traditionnelles (VMC Simple Flux Autoréglable, VMC Simple Flux Gaz et VMC Double Flux Autoréglable). Dans le cas des techniques innovantes, il est nécessaire de se reporter à l’avis technique du système concerné (par exemple : dans le cas d’une VMC Simple Flux Hygroréglable).

Ensuite, Laurent Bonnière a présenté les différentes techniques de ventilation qui sont couramment utilisées en France dans le cas des bâtiments résidentiels. Il a été rappelé que dans les années 1950, les bâtiments étaient en Ventilation Naturelle : le renouvellement d’air des logements se fait en utilisant les forces motrices naturelles que sont le vent et le tirage thermique. A la fin des années 1960, apparaissent les systèmes de ventilation mécanique. Ces systèmes deviennent majoritaires à partir du milieu des années 1970. Aujourd’hui, les systèmes les plus mis en œuvre sont les systèmes de VMC Simple Flux, et en particulier, les systèmes hygroréglables (technique la plus répandue).

Aujourd’hui, au regard des enjeux en termes de QAI et de consommation d’énergie, on observe des nombreuses innovations dans le domaine de la ventilation. L’innovation technologique s’articule autour de trois axes : consommer moins (cas des moteurs basse consommation), récupérer plus (dans le cas d’une VMC Double Flux ou dans le cas des systèmes thermodynamiques) et optimiser / maîtriser (cas de la modulation des débits, de la régulation des unités de ventilation). Or, pour faire converger les objectifs de Confort, de QAI et de performance énergétique, ces innovations font apparaître des systèmes de plus en plus pointus. L’atteinte des objectifs de performance nécessite donc la mise en place d’une démarche qualité qui suit chaque étape d’un projet de l’identification des contraintes à l’exploitation de l’installation.

Ensuite Salvatore VONA et Bertrand WAUCQUEZ ont présenté respectivement le contexte de la réglementation en Wallonie et en Flandres. Salvatore VONA a insisté sur le caractère dual de cette réglementation car la problématique de la ventilation concerne aussi bien la santé publique que l’aspect énergétique des bâtiments. Un bref historique de la réglementation wallonne en matière de réglementation thermique a été effectué. Ensuite, une présentation générale de la norme NBN D 50-001, pour le résidentiel, a été présentée. Salvatore VONA a poursuivit avec la norme NBN EN 13779 qui concerne les bâtiments non résidentiels. Il a insisté sur les aspects techniques et normatifs, notamment les débits minimaux, ainsi que sur les notions de qualité d’air intérieur. Les systèmes de ventilation à la demande ont également été détaillé. Enfin pour l’aspect santé public, un bref rappel des débits de ventilation minimaux imposés par le Code sur le bien être au travail a été fait.

Bertrand WAUCQUEZ a présenté les aspects spécifiques de la législation en Flandre qui a permis d’avoir un aperçu rapide des différentes législations dont il faut tenir compte, au niveau régional ainsi qu’au niveau national. Ensuite, un zoom sur les différentes situations a été effectué : résidentiel ou pas, neuf ou rénovation afin d’avoir un aperçu des débits de ventilation et taux de renouvellement d’air à envisager dans les différentes pièces d’un logement en fonction de leur destination.

L’Arrêté Royal du 21 mai 2019 pour la ventilation des lieux de travail propose des conditions beaucoup plus favorables que la version précédente du 25 mars 2016. Différents moyens sont possibles pour les mesures : les débits de ventilation de façon directe ou la concentration de CO2 dont on peut déduire le niveau de renouvellement d’air.

Cette courte présentation se termine par quelques considérations sur les émissions de polluants chimiques issues des revêtements de sols, seule législation en vigueur actuellement. Des législations similaires devraient suivre pour d’autres matériaux utilisés dans les constructions.

Retrouvez les deux présentations ici et ici.

Big Data in demand controlled ventilation : comparison of measured data with literature par Loes LOKERE, Université de Gand

Loes LOKERE a présenté les enseignements d’une étude menée sur une grande quantité d’installations de ventilation modulée (Système Healthbox de la marque Renson).

Retrouvez la présentation ici.

Le point sur les peintures dépolluantes par Yasmina ATIF, d’Espace Environnement

Yasmina ATIF a présenté les 2 grandes techniques de dépollution de l’air intérieur utilisées par les peintures, présentées comme des solutions aux polluants intérieurs par les fabricants de celles-ci.

Première technique, la photocatalyse, dont le principe est la dépollution par la lumière. La réaction photocatalytique, possible grâce à un semi-conducteur (le dioxyde de titane, TiO2, sous forme nanoparticulaire est le plus utilisé), donne, in fine, de l’eau et du dioxyde de carbone (CO2). En théorie, le processus est intéressant, cependant Yasmina a présenté les différents points de polémique autour de ces peintures.

Point de vue santé:

  • TiO2 classé cancérogène possible
  • Apparition de produits secondaires nocifs pour la santé (dont le formaldéhyde)
  • Utilisation de nanoparticules qui peuvent se retrouver dans l’air intérieur.

Point de vue efficacité: efficacité moindre en condition réelle car :

  • Conditions de test en laboratoire sont éloignées de la réalité
  • La majorité des polluants en condition réelle n’atteignent pas les parois de la pièce
  • Les sous-produits peuvent s’accumuler à la surface du catalyseur, bloquant son accès
  • La peinture se dégraderait elle-même par photocatalyse
  • Efficacité prouvée 6-7 ans or les tests sont réalisés sur une courte durée, peu de temps après l’application de la peinture

Deuxième technique, la captation chimique, procédé à priori moins problématique car ne contient pas de nanomatériaux. Basé sur l’adsorption (les molécules de la peinture captent les polluants qui se retrouvent ainsi “collés” sur la peinture), ce procédé est cependant très peu documenté. En effet, les fabricants en dévoilent très peu sur le procédé exact utilisé.

En conclusion, cette présentation a montré que ni l’efficacité, ni l’innocuité de ces peintures ne sont démontrées dans les environnements intérieurs. Il est donc rappelé que l’important, pour une bonne qualité de l’air intérieur, est d’éviter les sources de pollutions et de ventiler correctement son logement.

Retrouvez la présentation ici.

Simuler la qualité de l’air intérieur pour la conception de bâtiments sains par Maxence MENDEZ, d’Octopuslab

Maxence MENDEZ a présenté le logiciel INDALO de la société OCTOPUS LAB, dont le développement est issu du projet de recherche MERMAID. INDALO est un logiciel de simulation de la QAI et se positionne comme une assistance et un outil d’aide à la décision en phase conception. Les variables sont principalement les matériaux et le système de ventilation. Le logiciel s’applique aux bâtiments résidentiels et non résidentiels.

Il est rappelé qu’il existe des logiciels d’acoustique, de calculs thermiques, lumière, etc … mais qu’avant INDALO, il n’existait pas de logiciel sur la QAI.

L’approche du logiciel est d’être le plus simple et le plus rapide possible pour l’utilisateur. En quelques clics, le projet est saisi. Un Plug-in REVIT (uniquement REVIT pour l’instant) qui s’insère sur les plans d’architectes permet de faciliter l’utilisation de l’outil.

Outre l’aspect “Aide à la décision” du logiciel, INDALO est également un outil pertinent dans le cadre d’investigations pour des bâtiments présentant des problèmes de QAI. Maxence MENDEZ a fait part du retour d’expérience d’une école maternelle en région parisienne. Il a présenté la façon dont l’outil a été utilisé pour apporter les solutions de remédiation et résoudre les problèmes de QAI observés dans le bâtiment. Information intéressante : le coût de l’étude qui a permis une utilisation convenable du bâtiment représente 0,05 % du coût total de ce bâtiment.

Retrouvez la présentation ici.

Retour d’expérience sur la crèche de Villereau par Timothée MARAIS, du BET Geonomia

Timothée MARAIS a présenté la réalisation de la crèche de Villereau dans le département du Nord (France). Il a expliqué qu’il faut, en premier lieu, s’informer de la qualité de l’air extérieur au niveau régional (cartes) :

  • Particules fines : le Nord-Pas de Calais est très touché par les particules fines (plus de pics qu’à Paris)
  • NOx
  • Ozone : aussi plus global que l’environnement proche donc peu importe que l’on soit en ville ou à la campagne
  • Agriculture responsable de 20% des émissions de PM10

Ensuite, il nous a proposé des points d’attention pour une démarche QAI :

  • S’informer sur les matériaux (via les pictogrammes de danger, les FDES (Fiches de Déclaration Environnementales et Sanitaires et les labels environnementaux (Der Blaue Engel est le plus exigeant)
  • Prêter une attention particulière à la mise en œuvre de l’isolation en paille (et protéger la paille de l’humidité sur chantier)
  • Ventilation : penser confort des enfants et économies d’énergie. Avec la VMC double flux on peut ventiler plus en perdant moins d’énergie. Filtres fins pour air venant de l’extérieur. Entretien des filtres dans les mois qui suivent la mise en service (poussières du chantier)
  • Attention à l’étanchéité à l’air.
  • Suivi du chantier : mise en service de la ventilation et mesure bouche par bouche
  • Gestion technique du bâtiment : CO2 = révélateur du bon fonctionnement de la ventilation (alerte en cas de dysfonctionnement)
  • Aménagement intérieur : mobilier peu émissif.

Enfin, il a évoqué l’importance d’une bonne communication concernant la démarche QAI, via :

  • des visites du chantier (et des mesures ponctuelles)
  • la formation du personnel d’entretien.

Retrouvez la présentation ici.

La qualité de l’air intérieur des locaux en accélérateur des défis énergétiques par Jean-Luc COLLET, de l’Agence Jean-Luc Collet Architecte – Urbaniste

En introduction de son intervention, Jean-Luc COLLET est revenu sur la raison première de tout acteur de la construction : assurer un cadre de vie sain à l’intérieur des bâtiments qu’il construit, pour les générations actuelles et les suivantes. L’air intérieur et la santé respiratoire sont deux éléments essentiels pour ce cadre de vie. Or, la situation est alarmante : comme il a été présenté par les intervenants précédents, on observe une augmentation permanente des personnes atteintes de maladies respiratoires. Jean-Luc COLLET considère que le cadre réglementaire actuel ne répond pas aux enjeux sanitaires tel qu’il le devrait. Un architecte, un ingénieur se doit de prendre ses responsabilités et être en rupture avec les pratiques habituelles qui ont mené à cette situation alarmante. Cela s’applique également lors de la conception d’une installation de ventilation.

Après un rappel du principe de la ventilation naturelle et une présentation de différentes applications (exemples du XVIII siècle ou cas des tours à vent en Iran), Jean-Luc COLLET est revenu sur différents bâtiments neufs ou rénovés traités en ventilation naturelle. Il a été rappelé que ce principe de ventilation nécessite une grande rigueur à toutes les étapes du projet. En complément des forces motrices naturelles, les systèmes mis en oeuvre dans ces bâtiments se distinguent également par l’association avec d’autres procédés innovants : puits climatiques, vitrages pariéto-dynamiques, récupération de calories, etc … Ont été présentés notamment :

  • L’EHPAD de Trith Saint Léger sur lequel le procédé de Ventilation Naturelle a été associé au principe de puits climatique. Les retours sur bâtiment ont permis de constater un confort thermique performant. De plus, les mesures de qualité d’air intérieur réalisées par l’Institut Pasteur de Lille indique un air intérieur tout à fait satisfaisant ;
  • L’école Jules Ferry d’Aulnoy les Valenciennes. Sur cette opération de réhabilitation avec extension, a été mis en oeuvre un procédé de ventilation naturelle avec des menuiseries pariétodynamique, ce qui permet de préchauffer l’air neuf, ainsi qu’un procédé de récupération de calories sur l’air extrait.

Sur ces deux opérations, une assistance mécanique de type induction a été ajoutée afin de maintenir le niveau de pression lorsque les conditions extérieures ne sont pas réunies pour permettre un tirage naturelle suffisant.

Retrouvez la présentation ici.

Journée 2

Session 3 : formation à la QAI en présentiel

Formation continue : faciliter la compréhension des enjeux de la QAI en mobilisant des outils pédagogiques par Benjamin FEDOR et Hubert MACIAK, PRACTEE Formations

Les formations concernant la VMC sont essentielles, car les installations sont, pour 60 % d’entre elles, non conformes. Les problèmes sont de plusieurs ordres :

  • absence d’entrée d’air,
  • bouche d’entrée d’air non conforme à la réglementation,
  • présence d’une bouche d’entrée d’air dans une pièce humide,
  • diamètre de sortie non adapté,

De plus, ¾ des points critiques se déroulent en phase chantier et à la réception. Il faut dès lors apporter une attention particulière à la phase chantier d’un projet de construction ou de rénovation.

Comment amplifier les changements de pratique ?

  • Formations pratiques.
  • Faciliter la compréhension entre étanchéité à l’air, ventilation, et QAI.
  • Encourager l’autocontrôle, valoriser la qualité des travaux exécutés.
  • Impliquer et responsabiliser l’utilisateur.

Comment faciliter la compréhension du lien entre l’étanchéité à l’air, la ventilation et la QAI ?

Benjamin FEDOR et Hubert MACIAK nous ont présenté les outils créés par PRACTEE Formations: maquette à isolation et maquette à ventilation. Les deux maquettes fonctionnent à l’aide d’un fumigène, ce qui permet de visualiser les mouvements de l’air en fonction des différents isolants par exemple.

Retrouvez la présentation ici.

Information professionnelle sur l’humidité dans le bâtiment – focus sur la migration de vapeur d’eau et la condensation en lien avec la QAI par Maxence DUHAMEL, Gérant du bureau d’études ECOBATingénierie

Maxence DUHAMEL a, d’une part, présenté les causes de l’humidité dans le bâtiment :

– Insalubrité de conception : stagnation des eaux…

–  Infiltration d’eau liquide au niveau des points singuliers.

– Discontinuités ou perméabilité à la vapeur d’eau trop forte des parois, qui conduisent à des condensations.

– Remontées capillaires.

– Contact du bois avec le sol.

– Stockage non protégé des pièces de bois sur le chantier.

– Proximité des locaux humides.

– Entretien périodique insuffisant.

Il a ensuite présenté les 12 enseignements clés tirés de retours d’expériences. Ceux-ci se focalisent sur 2 axes : limiter les apports d’humidité et concevoir des parois capables de gérer des transferts d’humidité. Parmi les 12 enseignements, nous pouvons citer  :

– la mise en oeuvre d’une ventilation efficace du bâtiment,

– l’utilisation de matériaux extérieurs ouverts à la vapeur d’eau et capillaires et,

– la conservation d’une capacité de séchage des parois vers l’intérieur.

Retrouvez la présentation ici.

Formations en lien avec la QAI dispensées à l’Université de Liège par Anne-Claude ROMAIN, professeur à l’Université de Liège et responsable du laboratoire Sensing Of Atmosphere and Monitoring (SAM)

Anne-Claude ROMAIN a donné un aperçu, à travers cette présentation, des formations autour de la qualité de l’air intérieur déjà mises en place pour les étudiants au sein de l’Université de Liège (Belgique). Dans le département des sciences et gestion de l’environnement, les étudiants suivent un cours qualité de l’air intérieur en Master 2 de l’option « Environmental Monitoring » et les étudiants dans l’option « énergie » ont l’occasion d’aborder le sujet dans le cours « Impact environnemental et sanitaire des bâtiments ».

A la faculté d’architecture, les étudiants de première année ont l’occasion de suivre un séminaire de 3h00 sur la qualité de l’air intérieur.

Cette présentation a été l’occasion de se poser la question : l’architecte doit-il se préoccuper de l’impact sanitaire de son projet ? A l’Université de Liège, les formations aux architectes sont pour l’instant peu nombreuses. Une matière sur laquelle travailler pour le projet ET’Air !

Retrouvez la présentation ici.

Elaboration d’une offre de formation QAI dans le cadre du projet Interreg ET’Air par Françoise JADOUL, Responsable de projets au sein d’Espace Environnement et chef de file du projet ET’Air

Cette présentation a eu pour objectif de présenter plus en détail le projet ET’Air, avec un focus sur l’élaboration de formations autour de la QAI par le projet. Par des enquêtes, Françoise JADOUL a montré d’une part que la thématique la plus importante pour les maîtres d’ouvrage est l’environnement intérieur, la santé et le confort; et d’autre part, que la plupart des professionnels du bâtiment (interrogés lors d’une enquête ET’Air) n’ont jamais suivi de formation Qualité de l’Air Intérieur. L’objectif du projet ET’Air est principalement de pallier ce manque en créant des modules de formation QAI destinés aux professionnels.

Retrouvez la présentation ici.

Session 4 : formations à la QAI en distanciel

Présentation de la caisse à outils de la Fédération Française du Bâtiment par Maïlys TURLAN, Ingénieure, FFB Grand Est et Envirobat Grand Est

Maïlys TURLAN a présenté la caisse à outils « Réussir la transition écologique » de la FFB, dont l’accès est ouvert au grand public, excepté les outils réservés aux adhérents. Cette caisse à outils est accessible via le lien suivant : http://www.ffbatiment.fr/lacaisseaoutils

L’exposé a surtout porté sur l’axe gestion de la qualité de l’air.

Retrouvez la présentation ici.

Outils pédagogiques et numériques – MOOC QAI : « ventiler pour un air sain » et Serious game QAI par Adrien DHALLUIN de la plateforme Tipee et Cécile CAUDRON du CEREMA

Tout d’abord, Adrien DHALLUIN a présenté le MOOC QAI ventiler pour un air sain, réalisé par Tipee et CEREMA. 16 personnes constituent l’équipe pédagogique de ce cours en ligne qui est réparti sur 5 séquences, détaillées lors de la présentation. Le bilan de la première session de ce MOOC a été très positif puisqu’il atteint un taux de satisfaction de 95 %.

D’autres sessions seront organisées, dont une complètera le sujet sur le volet tertiaire notamment. Adrien DHALLUIN a terminé sa présentation en mentionnant les différents projets autour de la QAI auxquels Tipee participe.

Cécile CAUDRON a poursuivi la présentation avec le Serious Game QAI, jeu créé par le CEREMA pour le contenu et GreenMe pour le développement Web. C’est un outil de communication et de sensibilisation des professionnels, comprenant 5 modules :

  • Quizz : un QCM de 10 questions.
  • Détectair : retrouver les sources de pollution sur une image.
  • Install : positionner les entrées d’air, les sorties d’air et le bloc moteur de la ventilation.
  • Dim : dimensionner une installation.
  • Galerie : trouver les bonnes et mauvaises pratiques des cas présentés.

Retrouvez le Serious Game sur le site https://www.batiment-ventilation.fr/outils/serious-game

Retrouvez la présentation ici.

MOOC air quality : Air pollution causes and impacts par André WROBLEWSKI, Responsable pédagogique du domaine Energie et Environnement, IMT Lille Douai

André WROBLEWSKI a présenté le MOOC « Air pollution causes and impacts » qui a pour objectif de faire connaître les espèces majeures impliquées dans la pollution des atmosphères extérieure et intérieure, et leurs sources principales mais aussi de comprendre les impacts environnementaux, économiques et sanitaires de ces composés dans l’air intérieur et extérieur et enfin de décrire les processus de transformation et les procédés d’élimination de ces polluants. Le MOOC est divisé en différentes sessions sur 3 semaines, à raison de 2 à 3h de travail par semaine. Les sessions sont déjà clôturées mais d’autres pourraient s’ouvrir à l’avenir.

Retrouvez la présentation ici.

Université d’été ET’Air

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